Rik Van Cauwelaert à propos de son engagement auprès des banques alimentaires
« Le bénévolat me garde les pieds sur terre »
La plupart des gens connaissent Rik Van Cauwelaert comme journaliste, chroniqueur et observateur aiguisé de la politique belge. Ce que l’on sait moins, c’est que depuis trois ans, il est bénévole chez ’t Winkeltje, le point de distribution alimentaire pour le Pajottenland, à Gooik. Entre piles de pains, chambres froides et camionnettes, il se tient littéralement au cœur de la réalité de la pauvreté discrète en Flandre.
Nous rencontrons Rik dans sa maison à Roosdaal, entouré de livres et avec vue sur les arbres. Un lieu idéal pour profiter d’une retraite paisible après une carrière intense, mais lui ne le voit pas ainsi.
« J’ai toujours pensé : dès que je prendrai ma retraite, je veux m’investir quelque part », raconte-t-il. « Pendant ma carrière, je n’en avais pas le temps. Mais je cherchais quelque chose d’utile, dont on voit tout de suite le résultat. Par un ami, j’ai découvert une nouvelle initiative de banque alimentaire. Ils cherchaient des bénévoles, et j’ai spontanément dit : comptez sur moi. Sans savoir exactement ce que j’allais faire. »
Ce qui avait commencé comme un saut dans l’inconnu est rapidement devenu un rythme régulier. Jusqu’à trois fois par semaine, Van Cauwelaert prend la voiture pour aller chercher de la nourriture chez des boulangers, supermarchés et épiciers. Il aide aussi à trancher les pains, à trier les denrées, et participe régulièrement à la distribution du mardi.
« La première année, nous avons déplacé quatorze tonnes de nourriture. Quatorze tonnes ! Ça fait réfléchir. »
Comment vivez-vous ce bénévolat, après trois ans dans l’équipe ?
« C’est extrêmement motivant. On sent l’enthousiasme des autres bénévoles. En même temps, on voit le nombre de personnes ayant besoin d’aide augmenter sans cesse. Aujourd’hui, plus d’un demi-million de personnes en Belgique recourent à l’aide alimentaire. Ce chiffre est sidérant. On se dit souvent : dans un pays prospère comme le nôtre, cela ne devrait pas exister. Et pourtant, c’est le cas.
L’aide que fournit le point de distribution est concrète, mais aussi discrète. Les bénéficiaires arrivent via le CPAS, et paient une contribution symbolique d’1 ou 2 euros. Cette contribution est importante, car elle leur permet de garder leur dignité. Nous voulons qu’ils se sentent clients, pas mendiants. »
Qu’est-ce qui vous touche le plus dans cet engagement ?
Il réfléchit un instant. « Les enfants. Pendant les vacances, on en voit beaucoup passer. La joie dans leurs yeux quand ils reçoivent un paquet de cornflakes, un jouet ou un pot de pâte à tartiner, ça fait vraiment chaud au cœur. Ce sont de petites choses, mais pour eux, elles font toute la différence. »
Y a-t-il des situations qui vous ont particulièrement marqué ?
« Plusieurs. Je me souviens par exemple d’un témoignage lors d’une émission de radio à Alost, pendant la Journée de la Pauvreté. Un travailleur du CPAS racontait que des enfants s’étaient révélés sous-alimentés parce que leurs parents nourrissaient deux dogues danois, alors qu’ils avaient à peine de quoi faire manger leurs enfants. Finalement, les enfants ont été placés sous assistance, les chiens dans un refuge. Ce genre de situations poignantes, on ne les voit pas dans la rue. Mais elles existent. Et je me dis : si ces familles avaient eu une banque alimentaire à proximité, ces enfants auraient peut-être été mieux aidés. »
Pourquoi est-il important, selon vous, que davantage de personnes s’engagent ?
« Parce que le bénévolat est sain pour la société. Il brise l’indifférence que nous ressentons lorsque nous voyons sans cesse la misère à la télévision. Cela nous rend moins empathiques, plus repliés sur nous-mêmes.
Comme bénévoles, nous travaillons ensemble, nous recréons du lien social, nous réapprenons à connaître nos voisins. Et nous réalisons que l’adversité peut frapper n’importe qui. Le bénévolat offre aux personnes en difficulté un pont pour se relever. »
Et qu’est-ce que cela vous apporte personnellement ?
« De la cohésion, de la camaraderie, du sens. C’est direct et concret : on sent qu’on fait une différence. Après une vie remplie de débats, de chroniques et d’analyses, cela fait du bien de faire quelque chose qui ne repose pas sur des mots, mais sur du pain et du lait. Ça me garde humble. Cela me rappelle qu’une société ne se résume pas à des plans de politique et des chiffres, mais surtout à des gens qui se soutiennent mutuellement. »
Êtes-vous optimiste, malgré l’augmentation de la pauvreté ?
« Oui. Tant qu’il y aura des gens prêts à donner leur temps sans contrepartie, il y a de l’espoir. Je vois ici des personnes qui ont tout réussi dans leur carrière, et qui pourtant se rendent disponibles chaque semaine. Voilà l’essentiel : pas de cynisme, mais du respect. Cela me donne confiance. Les bénévoles montrent qu’une société ne repose pas uniquement sur la réussite individuelle, mais aussi sur la responsabilité partagée. C’est là que se trouve l’avenir. »
Aujourd’hui, il existe près de 700 points de distribution alimentaire locaux en Belgique. Rejoignez-nous et faites, vous aussi, la différence dans votre quartier. Nous vous aidons à démarrer !
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